Théâtre à La Rochelle : la metteuse en scène Odile Grosset Grange à hauteur d’enfant
Par Agnès Lanoëlle – a.lanoelle@sudouest.fr
Publié le 31/12/2021 à 15h36
Mis à jour le 03/01/2022 à 11h07
La Rochelaise présente sa nouvelle création « Et puis on a sauté » qui traite de l’absence des parents, de l’amour, de la mort, de la parité… À voir en famille, mercredi 5 janvier 2022 à La Coursive
On l’avait quittée en plein confinement mais en travail de résidence à La Coursive. Une drôle de période durant laquelle elle mettait en scène sa nouvelle pièce de théâtre « Et puis on a sauté » mais dont elle savait déjà qu’elle ne pourrait pas la jouer de sitôt à La Rochelle. En ces temps si incertains, on croise les doigts pour que tout soit possible en cette première semaine de janvier. La Rochelaise Odile Grosset Grange, devenue une figure du spectacle jeune public en France, occupera la scène de La Coursive pour quatre représentations scolaires et une pour le grand public, ce mercredi 5 janvier 2022.
« Nous vivons dans une société un peu folle qui veut que nous soyons toujours en hyperactivité »
Après le sort des migrants avec « Le Garçon à la valise » et la place des filles dans « Jimmy et ses sœurs », la metteuse en scène, artiste associée à La Coupe d’or de Rochefort, s’attaque aux parents, ou plutôt à leur absence quand ceux-ci ont toujours quelque chose à faire de mieux que de s’occuper de leurs enfants. Elle a confié l’écriture de la pièce à la dramaturge Pauline Saline, autre figure montante de la scène théâtrale. À l’heure de la sieste, une sœur et un frère se retrouvent coincés dans leur chambre alors que leurs parents, divorcés, discutent planning. Alors pour se faire remarquer, ils vont décider de s’échapper… par la fenêtre, à moins que ça ne soit un trou noir, un rêve…
Amour, mort, parité…
« Parler de l’absence aux enfants et à leurs parents. Cela s’est présenté comme une évidence. Parce que c’est un sujet qui me touche de près et qu’en même temps il est très universel. C’est un endroit où l’intime rencontre le commun. Nous vivons dans une société un peu folle qui veut que nous soyons toujours en hyperactivité. Qui que nous soyons, ouvriers ou cadres, chef d’entreprise ou artisans, nos emplois du temps hypertrophiés sont difficilement compatibles avec le rythme de nos enfants. Ces enfants à la fois au centre de tout et qui se doivent d’être performants ressentent un manque de nous, mais nous, il faut bien que nous vivions et que nous nous réalisions… », raconte Odile Grosset Grange.
Avec « Et puis on a sauté », la metteuse en scène se met à hauteur d’enfant pour parler du manque, de l’amour, de la mort, de la vie mais aussi de la parité, de l’émancipation des femmes… « Dans la pièce, les deux enfants doivent suivre une fourmi qui s’est perdue dans la faille spatiotemporelle, et la sœur dit à son frère cette phrase que je trouve très belle : « à force de se tromper elle va finir par y arriver ».
« Bien sûr, quand on écrit pour le jeune public, il faut apporter de la lumière sur des problématiques graves. La pièce est grave mais très drôle. On rit beaucoup. » Un nouveau récit initiatique à voir en famille, où enfants et parents en ressortiront un petit peu grandis.
« Et puis on a sauté », d’Odile Grosset Grange, mercredi 5 janvier 2022, théâtre Verdière, La Coursive, 4, rue Saint-Jean-du-Pérot. Tél. 05 46 51 54 02/03/04.
