Quand le théâtre devient un compagnon de route
La Coupe d’Or – Nouveau cette année, le théâtre chemine avec deux artistes associés, histoire de bien remplir son rôle de soutien à la création et de support à l’action culturelle.
Résumer le rôle d’une salle de théâtre à un seul lieu de diffusion de spectacles, c’est évoquer le théâtre à papa, révolu depuis belle lurette. Aujourd’hui, une scène, c’est aussi une support de l’action culturelle pour toucher le plus grand nombre ; et un soutien là la création artistique pour accompagner les professionnelles. Bref, un théâtre outre le supplément d’âme qu’il procure au public, joue un rôle pivot, à la croisée de l’art, l’éducation et la démocratique. Car on en parle ici de faire société et de vivre ensemble.
Compagnonnage plus plus
A la Coupe d’Or, cette mission est plus que jamais d’actualité, avec le nouveau projet culturel qui va s’étendre sur quatre ans. Car pour la première fois, le théâtre de Rochefort s’adjoint le concours de deux artistes associés. Et ce compagnonnage plus plus a commencé avec Odile Grosset-Grange ; sans oublier Simon Delattre (lire ci-contre). Rien n’est laissé au hasard. « Odile Grosset-Grange, artiste généreuse et engagée, sert un théâtre à la fois populaire et ambitieux. Sa compagnie a la volonté de partage avec le plus grand nombre, tout en s’impliquant dans des projets d’éducation artistique et d’action culturelle », résume le directeur, Franck Becker. Pile-poil en phase avec son projet artistique. Auréolée de son statut d’artiste associée, Odile Grosset-Grange ne chôme pas. Et anime des altiers autour de son spectacle « Jimmy et ses sœurs » joué cette semaine. Le thème de l’égalité hommes-femmes est plus que jamais d’actualité pour intéresser largement.
Avec la compagnie de Louise, qu’elle a créée à La Rochelle, Odile Grosset-Grange est intervenue auprès de jeunes autistes à l’institut médico-professionnel La Chrysalide à Saint-Laurent-de-la-Prée, dans le cadre d’un projet « culture et santé », de l’Agence régionale de santé, la Drac et la Région.
La Compagnie encadre aussi des ateliers dans les trois collèges publics de Rochefort et en classe CM1-CM2 à l’école de Fouras dans le cadre d’un projet artistique et culturel en territoire éducatif (Pacte). Sans oublier le stage suivi par 13 profs des collèges de Rochefort, Saint-Agnant et Tonnay-Charente, et des écoles de Rochefort, Fouras et Echillais, mis en place avec l’Académie de Poitiers.
Faire tomber les barrières
Ces partenariats avec l’Education nationale englobent aussi des préparations à la venue de spectacle qui se sont déroulés la semaine passée. Cette fois ce sont pas moins de 17 ateliers qui ont été animés dans les écoles et des collèges du territoire.
Pour fini, la Coupe d’Or a aussi des liens très forts avec les centres sociaux, l’Aapiq et Primevères-Les-son, dans le cadre de la politique de la Ville. Ils ont pris la forme de rencontres parents-enfants la semaine passée au Petit-Marseille et à l’Avant-Garde.
Ces interventions n’ont qu’un seul but : faire tomber les barrières et offrir aux « stagiaires » un rapport privilégié au spectacle. « Grâce aux jeux théâtraux et au travail d’écriture que l’on propose en atelier, le public parvint à une compréhension fine de la pièce il sait la décrypter », commente Odile Grosset-Grange, qui a la transmission dans son ADN.
Dans l’aventure, la Coupe d’Or réussi son pari, de susciter la curiosité du public et de développer le goût du spectacle dès le plus jeune âge, tout en tissant des liens avec de nombreux partenaires. Voilà un rôle artistique assumé. Et bien loin du théâtre à papa.
Kharinne Charov