FESTIVAL THÉÂTRE À TOUT ÂGE
« Le Garçon à la valise »
Sur le chemin de l’exil
« Le Garçon à la valise ». L’histoire de la pièce interprétée par La Compagnie de Louise, mercredi après-midi au Terrain Blanc, est très actuelle. C’est celle de Nafi et Krysia, engagés sur le difficile chemin de l’exil. Alors que Krysia rêve des sept voyages aventureux de Sinbad le Marin, il ne se doute pas qu’à son tour, il va vivre, comme son héros, sept voyages. À l’arrivée sa vie sera, cependant moins douce et moins paisible que celle de Sinbad.
Sur le sol, une carte du monde résume, le voyage de Nafi. Tandis que gronde la guerre, ses parents le bousculent, vite, il faut partir, emmener les vaches… La famille prend la route, paie grassement un passeur. Les parents abandonnent et laissent leur fils partir « sans se retourner, pour éviter les regrets ». C’est là le premier voyagedu garçon. Bientôt, il rencontre Krysia. Elle se fait un peu mousser en évoquant le yacht de son père et son argent. Nafi lui répond par l’une de ses histoires.
La route
Comme son père, Nafi aime raconter toutes les histoires qu’il garde en mémoire. Au long du chemin, il partage celles-ci avec sa compagne pour se donner du courage et chasser la nostalgie. Faute d’argent pour rétribuer un nouveau passeur, il va gravir la montagne se battre avec les loups, affronter la nuit noire et passer seul la frontière. Puis, ce sera la ville, le marchand de sommeil et enfin lorsque se termine le septième voyage, Londres et la fin du rêve annoncé.
Mounya Boudiaf, Julien Cigana, Pierre Lefebvre, servent magnifiquement ce texte, écrit en 2004 par Mike Kenny et superbement mis en scène par Odile Grosset-Grange. Deux des comédiens endossent naturellement plusieurs rôles. Mounya Boudiaf, accompagne de ses chants un bout du parcours de Nafi. Le chant est très présent dans la pièce et rappelle parfois, ceux nés dans les champs de coton.
Les enfants venus de Quimper, comme ceux de l’école Edmond-Michelet ou encore Plonéour-Lanvern se sont montrés très attentifs, vite captivés, semble-t-il par cette histoire qui fait un peu partie de leur quotidien.
Éliane Faucon-Dumont